dimanche 28 septembre 2014

Journal d'un enlèvement - Gabriel GARCIA MARQUEZ

Titre: Journal d'un enlèvement
Titre original: Noticia de un Secuestro (espagnol LA)
Auteur: Gabriel Garcia Marquez
Édition: Debolsillo
Date de parution: 1999
Nombre de pages: 317
Genre: Témoignage, ~historique
Décor: Colombie (90's)
Lu en: janvier 2014

8/10

Quatrième de couverture: Entre août 1990 et juin 1991, le « Cartel de Medellin » fait enlever et séquestrer huit journalistes colombiens. Son but : empêcher l’extradition de plusieurs narco-trafiquants vers les États-Unis. Le drame se dénouera avec la reddition du chef du Cartel, mais deux otages – deux femmes – auront été abattus. C’est cette histoire d’un affrontement décisif entre un gouvernement démocratique et la mafia la plus puissante de ce temps, véritable État dans l’État, qu’a choisi de conter le romancier de Cent Ans de solitude, prix Nobel de littérature en 1982. S’appuyant sur les témoignages des protagonistes – en particulier une femme, Maruja Pachon, et son mari, Alberto Villamizar, dont le rôle sera décisif – le grand romancier du « réalisme magique » dépeint ici une réalité qui, pour une fois, dépasse la fiction. Les otages et leurs familles, les policiers, les tueurs et les hommes de main, le Président et ses conseillers, les journalistes jouent tour à tour ou simultanément leur rôle dans une négociation difficile, à l’issue incertaine, donnant à cette chronique de morts conjurées la tension haletante d’un thriller.

« De todos modos, ver aquel programa en el cautivero era como estar muertos y ver la vida desde el orto mundo sin participar en ella y sin que los vivos lo supieran. »

 
Mon avis: Le livre nous présente la prise d’otage de huit journalistes par le Cartel de Medellin, en Colombie. Nous plongeons dans la vie quotidienne de ces huit personnes jusqu’à la fin de leur séquestration, qui arrivent au compte-goutte au fil des négociations entre les hommes de main d’Escobar et le gouvernement colombien. Nous découvrons leur nouveau monde respectif, qui se résumera pour la plupart à une simple pièce, sous escorte continuelle et avec de nombreuses contraintes. Certains seront agencés en groupes de deux ou trois et ne seront donc pas seuls face à leurs gardiens, d’autres n’auront pas cette chance. Leur seul espoir et contact indirect avec le monde extérieur se fera via la presse ou des émissions télévisées, grâce auxquelles leurs proches pourront leur envoyer leur soutien, jusqu’au dernier moment. Parmi les huit journalistes, deux n’auront pas la chance de retrouver leur liberté et seront finalement tué par le Cartel, les six autres seront libérés après de nombreux mois de captivité.

Cette histoire est incroyablement touchante et c'est ce que j'ai particulièrement apprécié. Personnellement, je ne connaissais que très peu la situation en Colombie à l’époque d’Escobar et je n’avais jamais entendu parler de ces enlèvements. En lisant un tel récit, il est tout bonnement impossible de ne pas s’attacher aux protagonistes et on ressent immanquablement une certaine gêne de rentrer de la sorte dans la vie de personnes qui ont réellement existé et de les accompagner dans leurs tourments jusqu’à leur dernier souffle ou leur libération. Je pense que le fait que je ne connaissais pas leur existence avant de lire ce livre est la chose qui m’a gênée le plus ; ce récit n’est pas juste une histoire comme une autre… Ce n’est pas une fiction, c’est la réalité ! Et c’est là la force de cette histoire : la volonté des survivants de se rappeler de leurs amis décédés, leur désir de dénoncer leurs bourreaux et les conditions de vie dans lesquelles ils ont été plongé, impuissants, pendant de nombreux mois, leur besoin de pouvoir finalement apporter la lumière sur tout ce qui s’est réellement passé, après de nombreux mensonges pour protéger leurs amis encore captifs, sans oublier les récits de toutes les personnes qui ont participé aux négociations de libération des victimes et qui ont envie de faire savoir le rôle qu’ils ont joué dans cette affaire. Tout cela est d’une sincérité troublante, que j’ai particulièrement appréciée.

Le seul petit problème de cette histoire est qu’elle compte au final tellement de personnes impliquées que certains passages sont vraiment flous. Il est en effet quelques fois un peu difficile de suivre les situations qui se passent surtout en dehors des lieux de séquestration, car il y a vraiment beaucoup trop de personnes qu’on ne connaît pas et qui n’apparaissent que quelques instants dans le livre. De plus, les noms sont aussi assez compliqués, quelques fois des surnoms sont utilisés ou uniquement le nom de famille, ce qui n’est pas très clair vu le nombre de personnages et certains noms se ressemblent tellement (notamment avec deux des journalistes enlevées au même endroit : Maruja et Marina) qu’il est aussi parfois difficile de savoir de qui on parle. Si ce livre avait été une fiction, j’aurais conseillé à l’auteur de choisir des noms plus distincts… Bien sûr, vu qu’il ne s’agit pas d’une fiction, il est normal de garder les vrais noms des personnes impliquées dans l’histoire, mais il est vrai que la compréhension de l’histoire en est quelques fois malheureusement un peu affectée.

Je trouve que le début du livre est un peu trop basé sur les comptes-rendus que les protagonistes ont fait à l’auteur, et de ce fait, le premier tiers du livre n’est presque qu’une description des faits, un peu trop longue à mon goût et assez impersonnelle. Mais les premiers chapitres passés, l’histoire se centre davantage sur les journalistes séquestrés, avec plus de dialogues et plus de ressentis personnels, qui nous permettent vraiment de vivre le calvaire de la captivité à leurs côtés, de les comprendre et pour finir de souhaiter autant qu’eux leur libération ou leur mort, peu importe tant que leur enfer se termine…

Pénétrez au cœur d'un enlèvement par le cartel des narcotraficants en Colombie 
 
 
 

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