dimanche 12 octobre 2014

Cyrano de Bergerac - Édmond ROSTAND

Titre : Cyrano de Bergerac
Auteur : Édmond Rostand
Édition : Le Livre de Poche
Date de parution : 1897
Nombre de pages : 270
Genre : Théâtre, classtique
Décor : France
Lu en : Octobre 2014

10+/10

Quatrième de couverture : La gloire d'Edmond Rostand est inimaginable aujourd'hui. Ses contemporains le tiennent pour le plus grand écrivain de tous les temps. Cyrano de Bergerac suscite une véritable adoration, indéfiniment renouvelée. On devrait encore savoir par cœur ces vers piaffants, cliquetants, étourdissants, à l'image de ce héros romantique et baroque, de ce d'Artagnan amoureux. Savant fou tombé de la Lune ou ferrailleur éblouissant, si tous les Français se reconnaissent en lui, s'il nous arrache des larmes, c'est parce qu'il est vrai, d'une profonde vérité humaine. C'est lui que Roxane aimait, son intelligence, son esprit, et non le beau et ennuyeux Christian. Cyrano est une part de nous-mêmes, le vengeur des humiliés et des offensés, des timides et des ratés de l'amour. À la fin de l'envoi, c'est toujours lui qui gagne.

Mon avis : C'est toujours difficile de définir quel est son livre préféré, il y en a tellement ! Et sur quel critère se fixer ? Là aussi il y en a beaucoup... Mais il y a un livre, que je relis presque chaque année et qui me touche toujours autant à chaque fois: Cyrano de Bergerac. Une histoire magnifique qui met en scène l'histoire tragique d'un homme qui aurait facilement pu faire chavirer mon cœur... Cyrano est un homme plein d'esprit, respectable et respecté, dont les faits d'arme sont connus de tous et dont les vers ne peuvent laisser indifférent, qu'ils soient adressés avec cynisme et méprise à un adversaire ou avec amour et tendresse à l'élue de son cœur.

L'élue de son cœur, justement, c'est Roxane, mais il n'a jamais pu lui avouer sa flamme à cause d'un simple défaut physique: son large nez, qu'il abhorre. Cet appendice est à lui seul la cause de tous ses malheurs. Il pense qu'une femme ne pourrait jamais aimer un homme avec un tel défaut, qu'importe la hauteur de son amour. Un jour, Cyrano rencontre Christian, un jeune homme lui aussi amoureux de Roxane, mais qui, lui, manque cruellement d'esprit et ne parvient pas à trouver les mots qui sauront trouver le cœur de sa dulcinée. Cyrano s'efface et décide d'aider Christian en lui prêtant ses vers.

Autant dire que je ne suis pas très histoire d'amour, mais dans cette pièce de théâtre, nous nous retrouvons face au véritable amour ! C'est un sentiment tellement fort que Cyrano est même prêt à s'effacer pour laisser Christian et sa beauté physique séduire celle qu'il aime plus que tout au monde. Ce qui m'a le plus touchée, ce sont tous les passages où Cyrano nous livre le désarroi qui torture son cœur et son esprit, il souffre et ce qu'il dit est incroyablement beau tout en faisant naître un moi un sentiment d'injustice. Je ne comprends pas comment on ne pourrait pas aimer un homme si tendre et si aimant juste à cause d'un défaut aussi minime qu'un nez démesuré! Bien sûr, comme beaucoup j'ai ri pendant la fameuse tirade des nez ou d'autres passages où Cyrano parle de son défaut avec beaucoup d'autodérision, mais comme l'obèse qui rigole de son poids, il souffre et le cache derrière le rire et en impressionnant ses adversaires avec son épée. Mais quand il se découvre un peu et nous dévoile toutes ses souffrances, ce n'est plus drôle du tout, mais absolument tragique.

« - Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance
Pourrait bien me laisser cette protubérance !
Oh ! je ne me fais pas d'illusion ! - Parbleu,
Oui, quelquefois, je m'attendris, dans le soir bleu ;
J'entre en quelque jardin où l'heure se parfume ;
Avec mon pauvre grand diable de nez je hume
L'avril, - je suis des yeux, sous un rayon d'argent,
Au bras d'un cavalier, quelque femme, en songeant
Que pour marcher, à petits pas, dans la lune,
Aussi moi j'aimerais au bras en avoir une,
Je m'exalte, j'oublie... et j'aperçois soudain
L'ombre de mon profil sur le mur du jardin ! »


Je crois pouvoir dire que c'est mon passage préféré. (Oui, comme je l'ai déjà dit, comme beaucoup j'ai adoré la tirade des nez.) Mais pour moi, c'est vraiment ce passage qui résume toute l’œuvre et expose la vulnérabilité et la tendresse de cet homme.

Souvent, j'en ai voulu à Roxane, même si elle n'est pas au courant du subterfuge, parce que si elle avait moins montré qu'elle n'aimait que les belles choses et était si superficielle, peut-être que Cyrano aurait osé tenter sa chance et aurait pu vivre aux côtés de son grand amour.

La fin est elle aussi grandiose, exactement dans l'esprit de toute la pièce, belle, tragique, touchante et injuste. Si vous ne l'avez toujours pas compris, j'aime cette pièce de théâtre et j'aime Cyrano, ou du moins j'ose espérer que si j'avais été Roxane, je ne me serais pas laissé berner par le physique du beau Christian et aurait su trouver qui était celui dont les mots me faisaient chavirer...

À lire absolument ! (Attention, certains risquent de trouver l'acte 1 un peu étrange, c'est le cas, les premières scènes de l'acte 1 mettent en scène plein de personnages, dont la plupart disparaîtra complètement dans les scènes suivantes. C'est une espèce de brouhaha informe de bouts de phrases lancées çà et là de façon assez incompréhensible, mais surtout ne vous arrêtez pas là et persévérez dans votre lecture ! En dehors des ces quelques scènes, tout le reste est exceptionnel !) Un véritable chef-d’œuvre, que je lis régulièrement et cette fois-là n'est pas la dernière, c'est certain !

Un chef-d’œuvre et mon livre préféré. Magnifique, à lire absolument.

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